2ème
PARTIE : LE SUICIDE N'EST PAS UNE FOLIE :
PSYCHIATRIE,
MORALE ET INADAPTATION
Vous
êtes toujours là ? Pas encore las ? Prêts pour la
suite ? Parfait. Ainsi soit-il. J'en arrive donc à la deuxième
partie de mon article, qui fera se crisper encore davantage les
petits bourgeois, les mathématiciens du cœur, les porteurs de croix
et autres philosophes modernes. Il s'agit d'une deuxième partie
dédiée à ces douleurs qui ne se voient pas, qui ne sont pas de
l'ordre du physique, de l'organique, mais qui peuvent tout autant
transformer l'existence d'un individu en un calvaire du quotidien, et
qui peuvent amplement justifier son désir de mourir : je parle,
vous l'aurez compris (ou pas), des souffrances psychologiques.
Ces
souffrances psychologiques peuvent tarauder un individu depuis son
enfance, ou se traduire en affection chronique chez ces individus qui
ont une vie si malchanceuse et triste, si violente et sans espoir, si
mérulée de privations et de dévalorisation, que la seule issue
viable est la mort.
Voici
donc l'autre mot qui, au même titre que l'euthanasie, fait frémir
et insulter :
SUICIDE
Cette
deuxième partie est spécialement dédiée à ces
« dits-dépressifs » (je n'aime pas la notion de
« dépressif », car cela donne le sentiment que c'est un
état « de facto », qui tombe du ciel ; je dirais
plus justement que ces personnes sont « abattues » par la
vie comme par autant de fusils de chasse) qui ont la foi en un monde
meilleur après celui-ci, et dont on essaye de faire passer la foi
pour de la démence ou un simple signe de désespoir camouflé (la
notion d'espoir doit-elle être exclusivement rattachée à cette
petite poussière dans l'univers appelée « Planète
Terre » ?), ce qui décide très souvent les proches (ou
pas si proches que ça, finalement) de l'enfermer en psychiatrie et
de le droguer d'antidépresseurs, anxiolytiques, somnifères et
autres psychotropes, le transformant en une « bonne affaire »
pour les firmes pharmaceutiques à l'origine de toute cette
pharmacopée du cerveau, qui n'est qu'un viol mental et rien de plus,
voué à abrutir une personne, à l'empêcher de signifier son
désaccord avec son destin ou avec la société, voire destiné à
modifier à jamais sa personnalité et à le rendre impuissant à
exprimer sa contrariété profonde et inconciliable. En d'autres
termes, fonds-toi dans la masse, ou tu en seras mis à l'écart à
grands coups de camisole chimique ! Si un homme se rebelle, il
devient dangereux. S'il veut quitter ce monde, alors il culpabilise
la société qui, ne voulant pas nourrir le sentiment d'avoir échoué
avec lui et d'être la cause de son « malheur »,
préférera le neutraliser, le détruire elle-même, plutôt que de
lui laisser la liberté de dire : ce monde ne me convient
pas, je ne m'accorde pas avec ses valeurs, je n'y ai pas ma place, je
m'en vais. N'est « fou » que celui qui pense
différemment de la masse. Ainsi, dans la même veine, les opposants
au régime de Staline, par exemple, étaient-ils considéré comme
« fous » et étaient-ils conséquemment « soignés »
de cette « folie » qui allait à l'encontre de « la
bonne façon de penser ». Les romans et films de
science-fiction (1984, Un Monde Meilleur, THX 1138...) ne sont pas
loin.
En
parlant de cela, je ne peux m'empêcher de repenser à ces deux films
documentaires réalisés par Jonathan Caouette, un enfant qui a
grandi à Huston au Texas et qui, ayant reçu une caméra aux
environs de ses dix ans, depuis cet âge a filmé sa famille et en
particulier sa mère Renee LeBlanc au fur et à mesure de ses séjours
psychiatriques, cures médicamenteuses et autres séances
d'électrochocs, qui n'ont eu pour effet que de la rendre
schizophrène et de totalement transformer sa personnalité... et ce
au départ d'une enfant tout à fait normale ; un cas parmi
d'autres, où la psychiatrie a « fabriqué un patient »
qui n'en était pas du tout un au départ.
VOLET
1 : TARNATION. L'histoire de Renee LeBlanc est un cas d'école.
La voici : Enfant top model, repérée par un headhunter
(chasseur de tête pour les agences de pub), la vie lui sourit. Un
jour, alors qu'elle joue sur le toit de la maison familiale, elle
glisse, tombe et atterrit sur ses pieds... mais sans plier les
jambes. Elle reste paralysée durant de longs mois en chaise
roulante. Les parents finissent par se demander s'il ne s'agit pas
d'une paralysie mentale, et sur le conseil de voisins, ils lui font
subir des électrochocs à raison de deux séances hebdomadaires
pendant deux ans. Les problèmes psychologiques commenceront ensuite,
ce qui la conduira à des séjours réguliers en psychiatrie, et à
des cures de psychotropes de plus en plus puissants (Lithium,
Risperdal...), ainsi qu'à de nouvelles séances d'électrochocs.
Progressivement, la personnalité de Renee change, et sa raison se
fissure, se métamorphosant en un état mitoyen de l'infantilisme et
de la vétusté, multipliant les accès d'agressivité et les
déconnections par rapport à la vie réelle. Revenons un peu en
arrière. Elle a à peine vingt ans lorsqu'elle rencontre un
représentant de commerce et qu'elle l'épouse. L'homme finit par la
quitter assez rapidement, disparaissant dans la nature... ignorant
qu'elle est enceinte. Elle se retrouve seule avec le bébé (Jonathan
Caouette). Jugée inapte à s'en occuper à un moment donné, elle se
voit privée de son enfant qui est placé dans des familles d'accueil
successives, où il sera battu, abusé sexuellement, et tout ce qu'on
peut imaginer de pire pour un enfant. Finalement, les parents de
Renee récupèrent l'enfant, avant que Renee n'en obtienne à nouveau
la garde. Vers ses dix ans, Jonathan reçoit une caméra et se met à
filmer sa famille, et notamment sa mère, immortalisant alors pendant
vingt ans la dégringolade de celle-ci dans la folie, la
schizophrénie plus précisément. Ou comment la psychiatrie
fabrique une folle au départ d'une personne tout à fait sensée.
VOLET
2 : WALK AWAY RENEE. On retrouve Jonathan dans la trentaine,
vivant désormais à New York avec son compagnon et son enfant,
s'occupant toujours de sa mère Renee, dont l'état s'est encore
dégradé, au point qu'elle en oublie de payer ses loyers et factures
et se retrouve systématiquement chassée de ses logis (qui, entre
ses mains, deviennent des dépotoirs). Elle a perdu tout sens de
l'ordre, de l'organisation, tout discernement, et est en proie à des
crises d'agressivité, notamment envers son fils qu'elle accable
ponctuellement de reproches. Renee a sombré dans la folie, et plutôt
qu'être la mère de Jonathan, elle est devenue une petite fille dont
il faut s'occuper à plein temps.
Deux
films documentaires que je vous recommande chaudement, donc :
« TARNATION »
(2004) réalisé par Jonathan Caouette, produit par Gus Van Sant -
bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=mLDQL23nutw
« WALK
WAY RENEE » (2011) (suite de TARNATION) réalisé par Jonathan
Caouette
Renee jeune © Jonathan Caouette, Tarnation, 2004
Renee trente ans plus tard, avec son fils Jonathan ©
Jonathan Caouette, Walk Away Renee, 2011
Je
vous conseille aussi, dans la foulée, un documentaire très
impressionnant sur les dessous de la psychiatrie. Alors, pour que les
choses soient claires : ce documentaire émane de la CCHR (la
Commission des Citoyens pour les Droits de l'Homme), qui a été
fondée par la scientologie, et le but suprême de l'opération est
de mettre en valeur les théories de la scientologie. Gardez cela en
tête, donc voyez le documentaire avec le recul nécessaire.
Cependant, ce qui est dit dans le documentaire soulève matière à
réflexion par rapport au monde de la psychiatrie, et amène le
spectateur à la plus grande des prudences quant à la consommation
de psychotropes, ce qui est une excellente chose.
« Ce
documentaire choc, qui comporte des scènes historiques et des
interviews actuelles de plus de 160 médecins, avocats, enseignants,
survivants et experts concernant l’industrie de la santé mentale
et ses abus, révèle la vérité sur la pseudoscience brutale et les
actes frauduleux qui rapportent plusieurs milliards de dollars à la
psychiatrie. »
https://secure.cchr.org/fr/store/documentaries-and-dvds/industry-of-death.html
http://fr.cchr.org/videos/marketing-of-madness.html
Abus,
viol mental, fabriquer une schizophrène, modifier la personnalité
de quelqu'un, effacer la souffrance d'un être quitte à faire table
rase de ses spécificités pour le transformer en un robot
neutralisé, improductif, assisté, handicapé, mais consommateur de
psychotropes et donc rentable pour l'industrie pharmaceutique,
endurcir quelqu'un, condamner sa fragilité comme une tare, élaborer
des théories censées apporter la solution suprême donnant raison
aux natures guerrières et donnant tort aux esprits plus sensibles...
Tout
cela me fait penser à un passage très fort – ma foi, une
réflexion essentielle – du livre plus qu'intéressant sur le thème
de la bipolarité, écrit par Benjamin Nemopode (« Un autre
regard sur la bipolarité – Il n'y a pas de honte à préférer le
bonheur » -
http://www.amazon.fr/Un-autre-regard-sur-bipolarit%C3%A9-ebook/dp/B008RLDS9O) :
« Je ne crois pas à
cette phrase de Nietzsche qui dit que ce qui ne tue pas rend plus
fort, la souffrance détruit la personnalité, elle détruit l'être.
De plus lorsque vous souffrez vous avez besoin de tout le monde et
personne n'a besoin de vous. Il faut aussi lutter contre le regard
qu'ils portent sur vous, comme si vous étiez coupable. Ils ne
sauront jamais cette souffrance mais la jugent pourtant souvent.
Beaucoup vous délaissent. Il n'y a rien de romantique à la douleur
psychique (...) » ©
Benjamin Nemopode, 2012. LISEZ CE LIVRE !
Tout
est dit, merci Benjamin pour briser ainsi le mythe insupportable de
l'homme-robot au cœur de ciment et au mental d'acier, formaté pour
passer à travers tout sans jamais (ré)fléchir. Un mythe qui,
personnellement, m'indispose autant que de voir de jeunes désespérés
se massacrant avec cette nouvelle « drogue du pauvre »
venue tout droit de Russie et surnommée « Krokodil » –
encore un sujet que je développerai dans un article un jour
prochain, âmes sensibles s'abstenir. « Drogue », cette
mort de substitution...
Oui,
il faut cesser de croire que tout dépend de soi, et qu'un humain est
une machine qui souffre, qui encaisse et qui se relève toujours
(qui, de surcroît, n'est respectable que si elle se relève) parce
que ça fait bon genre de se relever pour pouvoir ensuite clamer
fièrement : j'ai été plus fort que les gens qui m'ont tué ou
que le destin qui m'a meurtri, je me suis relevé, ce qui veut dire
que si moi je me suis relevé, alors tout le monde DOIT se relever et
reprendre sa vie avec plus de force encore, quel que soit le mal
subi.
Il
existe des êtres plus fragiles que d'autres, et maudits soient les
parangons du bodybuilding qui s'escriment à les rendre plus forts,
plus durs, en estimant qu'il s'agit de la seule voie viable ou
raisonnable, et qu'on ne peut être pleinement épanoui autrement.
Encore une fois, il faut arrêter de décider de ce qui est bien ou
mal pour autrui, de juger/déprécier/stigmatiser les choix d'autrui,
et encore moins de vouloir extraire une personnalité pour l'étouffer
d'une coulée de ciment ou pour la modifier génétiquement par une
formule mathématique ou de quelque autre science (physique
quantique, etc...), elle-même calquée sur des archétypes de
surhommes qui défraient la chronique du star-system, de la politique
ou de la finance. Dans le monde, il y a des snipers, puis il y a des
fleuristes, et le degré de sensibilité n'est pas le même pour l'un
et pour l'autre. Ce n'est pas pour autant que le sniper est plus
valable/honorable/accompli/méritant que l'autre. Je dirais seulement
que le sniper est plus adapté que le fleuriste à ce monde qui est
un film de violence, de haine, de traîtrise et d'ostracisme. Mais
est-on plus respectable humainement en s'adaptant à un monde
épouvantable, que celui qui, de par sa fragilité, sa sensibilité,
sa justesse, sa lucidité, sa pureté quasi infantile, ne pourra
jamais s'adapter à une jungle infernale mais pourra, en revanche,
s'intégrer sans la moindre difficulté à un autre monde dont les
valeurs éthiques primeront, comme celles du respect de la
différence, de l'amour, du sens de l'engagement, de la solidarité,
de l'équité ? Est-on meilleur pour s'adapter à un monde
merdique en devenant soi-même une machine de guerre, ou n'est-on pas
justement meilleur parce qu'on est incapable de s'adapter à un monde
immoral ? Je pose la question, à chacun et chacune d'entre vous
d'y répondre pour vous-mêmes devant le miroir. Conseil d'ami :
évitez cependant les « miroirs truqués » dont parlait
Françoise Dorin dans son roman du même titre. Car on peut
facilement confondre les amanites phalloïdes et les coulemelles ;
les connaisseurs en mycologie me comprendront.
"Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale d'être bien adapté à une société malade."
Jiddu Krishnamurti
N'avez-vous
jamais observé les disparités qui s'inscrivent autour de vous, tels
des tatouages sur la peau des gens que vous côtoyez ?
N'avez-vous jamais remarqué que sur l'un s'abattent toutes les
foudres, tandis qu'à l'autre la vie sourit systématiquement ?
Bien sûr, il sera dans l'intérêt du chanceux de dire que s'il
l'est c'est uniquement parce qu'il fait tout pour l'être, qu'il
prend toujours les bonnes décisions au bon moment et qu'il s'entoure
des bonnes personnes (et il ne se privera d'ailleurs pas de vous
faire la leçon pour vous aider à vous « améliorer » du
haut de sa chaire). Car de reconnaître qu'il a juste de la chance
l'amputerait de tout ce qui fait sa fierté et faucherait d'un coup
sa confiance en soi, aussi condescendante qu'un chat qui zyeute une
souris prise au piège de ses griffes. Alors, il préférera dire que
le malchanceux ne doit sa malchance qu'à son sale caractère, ses
mauvais choix, ses lamentations et son manque de constructivité, son
pessimisme, son défaitisme ou encore sa maladresse. Ce qui
constituera pour le malchanceux, comme pour l'enfant violé dont on
ne reconnaît pas le viol, un second viol. N'être pas compris dans
sa maladie (et je considère à juste titre que la malchance, quand
elle est systématique, est une maladie) est un des pires châtiments.
L'invisible
et le non-quantifiable n'étant pas reconnus, quand un homme à bout
de forces psychologiques, même s'il n'est pas en phase terminale
d'un cancer ou réduit à l'état végétatif sur un lit d'hôpital,
émet le souhait de mettre fin à ses jours, on le traitera de fou,
d'égoïste (l'égoïste n'est-il pas plutôt celui qui exige que
l'autre reste en vie simplement parce que ce dernier lui manquera ou
parce qu'il lui est utile ?), d'impulsif, de capricieux
reproduisant une crise d'adolescence. Mais finalement, on ne
l'écoutera pas. On ne s'écoutera que soi-même dans cette
auto-satisfaction (que je qualifierais de préhistorique) encadrant
l'orgueil, l'arrogance, l'ambition que l'on s'est forgés comme seuls
comportements prouvant que l'on est adulte et mature. Mais la
maturité n'est-elle pas, justement, d'accepter qu'il existe des
personnes différentes de soi, dont la résistance à la douleur est
moindre que la nôtre ? Si l'un défaillira à la vue d'une
goutte de sang, l'autre sombrera des suites d'une histoire d'amour
ravageuse, l'autre encore souffrira d'un trait physique que la
société a catalogué comme disgracieux, comme une trop petite
taille, une surcharge pondérale, un pied bot. Certains seront
indifférents à leur taille, à leur poids, à leur morphologie,
d'autres en souffriront. Et cela ne signifie pas que les premiers
sont matures et que les seconds se comportent comme des enfants. Il
ne faut pas aligner toutes les sensibilités sur un même seuil de
douleur, de la même manière qu'il convient d'éviter de comparer
les souffrances. Mais force est de constater que certaines personnes
sont plus gâtées par la vie et par la nature que d'autres, et de ma
propre expérience je peux affirmer que ce sont ces personnes-là qui
jugeront facilement la personne qui souffre et dévaloriseront sa
différence, son handicap, la rendant encore plus démunie et
infériorisée. Et tout cela en prétendant vouloir l'aider !
Cette
blague de Coluche me vient toujours à l'esprit quand je lance ce
débat sur la différence entre les destins, sur la chance qui
caresse les uns et la malchance qui frappe les autres : "Dieu
a dit : il y aura des hommes grands, il y aura des hommes
petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, il
y aura des hommes noirs et il y aura des hommes blancs... Et tous
seront égaux ; mais ça sera pas facile tous les jours... Et il
a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et
moches et pour eux ce sera très dur !"
Cela
porte à rire, certes. Mais dans le fond, ce qu'il dit est
affreusement vrai. L'injustice fait partie intégrante de ce monde
(ce qui explique que ce monde ne fonctionne pas, vire
systématiquement au désastre, crée des hommes violents par dépit
et provoque des suicides par désespoir ou incapacité d'adaptation),
et ceux qui la subissent peuvent être marqués à vie ; s'ils
expriment le désir d'en finir avec cette existence, il ne faut pas
les juger, encore moins les condamner, mais chercher à les
comprendre, et respecter leur choix, sans les emplir de culpabilité,
de peur, de honte, leur insuffler un sentiment de lâcheté. Aimer
quelqu'un, c'est respecter ses choix et les soutenir, spécialement
si ses choix vont à l'encontre des nôtres. Car soutenir quelqu'un
qui pense comme nous, ma foi, c'est facile, ça ne demande aucun
effort.
Dans
l'optique où ces personnes souffrant psychologiquement émettent le
désir de mourir, elles se voient blâmées et critiquées bien plus
encore qu'un homme gravement malade souhaitant l'euthanasie. Si l'on
dénonce l'euthanasie d'un malade comme traitement barbare, on
incrimine plus encore le souhait d'euthanasie pour quelqu'un dont la
souffrance est davantage mentale que physique, et par conséquent non
visible sur un écran de radiologie. Ainsi que l'expliquait très
pertinemment le reportage sur LA PSYCHIATRIE (La vérité sur ses
abus) dont je parlais précédemment dans cet article : un
cancer des poumons se voit, une tumeur au cerveau se voit, une
malformation faciale se voit... mais une souffrance psychologique,
aussi faible ou aussi puissante soit-elle, ne peut pas se voir par
scanner, échographie ou autre imagerie médicale. Du coup, en quoi
la bipolarité ou quelque autre forme de comportement dit « asocial »
pourrait-il être traité comme une maladie ? Après tout, la
dépression, la cyclothymie, l'inadaptation au monde, sont des
CONSÉQUENCES et non des
causes. Ne serait-il pas plus intelligent de s'attaquer aux CAUSES,
celles-ci étant la plupart du temps la société dans laquelle nous
vivons, avec ses injustices, ses normes, ses religions, ses
politiques, ses violences, ses disparités et ses ignominies en tout
genre ? Avons-nous peur de nous attaquer aux CAUSES ? Il
est si facile de s'en tenir à soigner les conséquences :
n'est-ce pas là que se trouve la VRAIE lâcheté ?
Mais
rassurez-vous, il n'est pas trop tard pour adopter une autre attitude
si jusqu'ici on avait tendance à se comporter avec dénigrement et
supériorité, ou à ne prendre en considération que les
conséquences. Rappelons-nous toujours que l'humilité est la plus
belle qualité humaine qui soit, et que seuls les cons ne changent
pas d'avis.
Ainsi,
cet article aura-t-il ouvert de nombreux débats, qui méritent
réflexion et non jugement. Que celles et ceux à qui l'idée de se
suicider n'a jamais effleuré l'esprit ne se croient pas à l'abri de
forces bien plus puissantes que celles, risibles, qui émanent de
leur crâne ou de leurs bras. Nous n'avons pas créé l'Univers, ne
l'oublions pas. Il suffit d'une vague géante, d'un séisme ou d'un
typhon pour nous balayer comme une miette d'une pichenette ; et
cette vague géante, ce séisme et ce typhon eux-mêmes ne sont
pourtant rien face à l'Univers qu'ils n'ébranlent pas d'un pouce.
Gardons à l'esprit que nous sommes moins que rien... mais que nous
devenons quelque chose de grand, de géant, de puissant, quand nous
AIMONS AVEC SINCÉRITÉ.
Alors, aimons-nous les uns les autres, ne trahissons pas en amour ou
en amitié, n'humilions jamais quelqu'un de fragilisé, ne nous
servons pas non plus de son amour afin de le martyriser et en faire
notre esclave pour le jeter ensuite comme une vieille chaussette
trouée, et ne violons jamais, car en le faisant nous pouvons
détruire quelqu'un et le conduire à mettre un terme à son
existence. Soyons responsables de nos actes et de leurs conséquences,
et au lieu de nous contenter de nous excuser verbalement, choisissons
plutôt de RÉPARER NOS
ERREURS et le mal que l'on commet, car la véritable preuve de
maturité et d'humilité se trouve là. Ne sera jamais mature celui
ou celle qui est incapable de réparer ses erreurs. Clin d'oeil
inévitable à Maria Bazeliza Melgar de la secte à Tassin La
Demi-Lune.
En
conclusion, et pour couper court à toute ambiguïté s'il en est
dans mon article (ce dont je doute fort) : OUI, JE SUIS POUR
L'EUTHANASIE ET LE SUICIDE quand une personne souffre trop
physiquement ou psychologiquement (et ce n'est pas à un tiers de
juger de son degré de souffrance mais à l'individu concerné !!!),
comme je suis POUR LA PEINE DE MORT pour des CRIMINELS DONT LES ACTES
TÉMOIGNENT
DE LA PIRE DES HORREURS OU DE LA BARBARIE, QUE CE SOIT SUR UN
INDIVIDU, SUR PLUSIEURS OU SUR UN PEUPLE ENTIER. Voilà, c'est
dit. Et que ceux qui m'insultent pour mes prises de position passent
leur chemin, leur étroitesse d'esprit m'indispose.
Bonjour chez
vous !
Daphnis
Olivier Boelens, janvier 2015